la Soule, la Choule



PRINCIPE DE JEU:
Partant d'un terrain neutre, deux équipes s'affrontent pour essayer d'amener une balle dans son propre village.

petite soule

DÉROULEMENT:
L'équipe qui a le ballon le fait progresser à l'aide de passes, de shoots, de course... afin de ramener le ballon dans son propre camp ou village. L'équipe adverse essaie d'intercepter le ballon pour le ramener dans son camp. Tous les coups et feintes sont permis dans la mesure o l'on respecte son adversaire.

Le jeu de la Soule en Basse-Normandie

ORIGINE: Jeu très populaire, aux origines mal définies (des écrits le mentionnent à la fin du 12ème siècle) dont la violence, la rudesse et les excès ont entraîné l'interdiction de la pratique à maintes reprises. Il perdit de son ampleur après la révolution de 1789, seul le Morbihan rural y joua jusqu'à la deuxième guerre mondiale. La soule serait l'ancêtre du football et du rugby actuels (sports).

TERRAIN: La nature, terrain très étendu, non délimité, peut tre accidenté.
MATERIEL: La soule : il s'agit d'une balle de cuir, bourrée de filasse, de son, de sciure de bois ou parfois de crottin séché ou aussi aujourd'hui d'un ballon.
ACTION DOMINANTE: Vitesse, endurance, passes, lancer ou récupérer une balle.
LE JEU COMMENCE: Les joueurs se répartissent sur tout le terrain librement. La balle est lancée par un tiers.
REMARQUES PéDAGOGIQUES : Il est important d'interdire certains coups qui pourraient blesser les joueurs (pousser dans le dos, croche-pied...
LE JEU S'ACHEVE: Lorsqu'une équipe a réussi à déposer la balle à l'endroit déterminé en début de partie (dans le passé, il s'agissait d'une chapelle, de la cheminée d'une maison.



LA SOULE :
Bertrand DURING, ‘’Histoire Culturelle des Activités Physique XIXe et XXe Siècle’’
Un exemple privilégié : la soule
Parmi les pratiques les mieux connues figure la soule. Plusieurs raisons à cela : sa violence, qui justifie la multiplication des interdictions ; mais aussi le rôle qu'on lui fait jouer aux origines des grands sports de balle, et en particulier du rugby. En France, on joue à la soule à partir du X° ou du XII° siècle, et jusqu'au XIX° siècle, et dans une aire géographique qui commence à être bien délimitée. On y joue aussi en Angleterre, et comme le note N. Elias, "on mentionne des jeux semblables dans les documents médiévaux de nombreux pays. Il se peut qu'ils aient différé dans les détails, mais pas dans la manière de jouer, ni dans la brutalité, l'absence de contrainte et la violence". (Sport et Violence, in Actes de la Recherche en Sciences Sociales, n°6, décembre 1976, p. 16).


Joueur de soule

Exposition 2013.
Tinchebray,
Maison du pays de Tinchebray

L'allure générale du jeu est bien caractérisée par J. Lacouture lorsqu'il écrit : "Le jeu de la soule était violent et passionné, essentiellement populaire, bien qu'à l'occasion des nobles y prissent part... Dans la majorité des cas, le jeu consistait pour un groupe de villageois conduits par un meneur, un "champion", à conquérir la "soule" en pleine mêlée et à la rapporter dans son village" (Du Combat Celte au jeu Occitan, in "L'Histoire", janvier 1979).
Parmi beaucoup d'autres, nous citons trois documents, auxquels s'ajoute le texte emprunté à E. Zola, à des fins de comparaison : il y a plus qu'un simple rapport de cousinage entre soule, choule, chole et soule à la crosse, jeux dont les modalités diffèrent, mais pas le principe, comme cherche à le mettre en évidence le tableau comparatif que nous proposons et à partir duquel se formuleront quelques hypothèses concernant les similitudes et surtout les différences qui existent entre ces jeux et les sports qui en sont issus, sans qu'ils soient pourtant à leur image.
En matière de jeux, les "rejetons" sont plus à l'image des sociétés dans lesquelles ils se développement qu'à celles de leurs "pères".
J.J. Jusserand, Les sports et les jeux d'exercice dans l'Ancienne France, Paris, Plon, 1901.
Bouet et Perrin qui ont voulu retracer, par la plume et le crayon, un tableau de la "Vie des Bretons de l'Armorique" au XIX° siècle, n'ont eu garde d'omettre ce jeu, considéré en Bretagne comme un des sports nationaux. Une des gravures montre le début de la partie, au moment où la soule va être lancée entre les deux camps, devant la porte de l'Eglise ; une autre représente un scrimmage, dont nos teams les mieux entraînés ne se soucieraient guère, car il se poursuit au milieu d'un torrent. Le texte décrit avec beaucoup de vivacité les péripéties du jeu : "La soule a été lancée. Les deux armées n'en forment plus qu'une, se mêlent, s'étreignent, s'étouffent. A la surface de cet impénétrable chaos, on voit mille têtes s'agiter, comme les vagues d'une mer furieuse, et des cris inarticulés et sauvages s'en échappent... Grâce à sa vigueur ou à son adresse, l'un des champions s'est frayé un passage à travers cette masse compacte et fuit emportant au loin la soule. On ne s'en aperçoit pas d'abord, tant l'ivresse du combat met hors d'eux-mêmes ces combattants frénétiques!... Mais lorsque ceux à qui il reste un peu plus de sang froid qu'aux autres voient enfin qu'ils s'épuisent en inutiles efforts... cet immense bloc d'une seule pièce se rompt, se divise, se disperse. Chacun vole soudain vers le nouveau champ de bataille et en y courant, on s'insulte, on s'attaque, on se culbute et vingt actions partielles s'engagent autour de l'action principale"

La Soule comme jeu de foule fut probablement introduit en Angleterre par les Normands. Cette gravure sur acier datant de 1835 représente une partie de « soule », forme de football violente pratiquée en Normandie et en Bretagne au Moyen-Âge. Reproduction du Musée National du Football, Preston, Grande-Bretagne.



Texte et images pris sur le site de la FIFA


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